On y voyait l'archange terrassant le dragon dans un cadre
émaillé. L'ouvrage était assez beau.
3 Sept. Point de nouvelles. Mon pauvre Papa est
encore malade de la goutte.
4 Sept. Nous fûmes tous chez le grand papa. Ce
bon vieillard était fort gai et se réjouissait de
voir tous ses petits enfants en si bonne santé autour
de sa table.
5. 6. 7. 8. Je passai ces quatre jours à Rupelmonde. La
famille Van Heukelom y était logée avec Madlle
C. Lange jeune personne très aimable. Le tems
était superbe et le ciel sans aucun nuage tandis
que le soleil sans nous accabler de ses rayons,
en les lançant plus obliquement embellissait
les objets d'une aimable lumière. Nous fîmes
vendredi un tour à Ter Aa et Breukelen. Samedi
à Vreelandt et Dimanche à Sterrenschans. Le reste
du tems fut employé à divers exercises. Nous fîmes
une excursion dans le bateau qui était a moitié
rempli d'eau et nous nous exerçâmes a ramer les
yeux fermés. Les arbres fruitiers enchantaient
nos yeux pas le nombre de leurs fruits.
Le poisson dont on avait retiré environ f 1000 en le
montrant aux curieux a été revendu pour f 600.
Des professeurs de Leyde sont venus en ville pour
s'en procurer la possession.
Une Comète a paru dans notre système solaire. Je
la vis le 8. On ne pouvait distinguer qu'une espèce
d'étoile nébuleuse.
On a recommandé aux prédicateurs de prêcher la
soumission à l'empereur en désignant les jours de
8 et[?]15 septembre comme très convenables pour
cette exhortation.
On dit que l'empereur viendra ici le 20 ou 21
de ce courant. Mais d'autres contredisent cette
nouvelle et assurent que son départ a été différé.
Lundi 9 sept. La Comète fut encore visible.
Nous la vîmes chez mon oncle de Vos par un
télescope ce qui ne produisait pourtant aucun
effet.
Il s'éleva une vive dispute entre J.d.V. et D.D. au sujet
de la prééminence de leurs discours prononcés à
leur sortie de l'école latine. J.d.V. avait choisi le discours
de Sophonisbe à Massinisse et l'autre la plainte
de Niobé. La première était cependant bien
supérieure.
Mardi 10. Je fus faire une visite au pauvre M.
C. Schroder il était tout à fait changé et extré-
mement faible. Le médecin dit qu'il a l'éthésie.
Je fus aussi au Westermarkt et au Botermarkt
où la foule était extrême. Il y avait les jeux accoutumés
des marionettes, des soi-disants Ceylanais mangeant
des poules toutes crues, un rival de Simson, un Ventri-
loque, un théâtre optique, des expériences physiques
le nain S.J. Paap, un enfant de 11 ans qui pesait
des centaines de livres, etc. etc.
Mecredi 11 Sept. Je fus à la loterie dans le Munt
on distribue des billets qui content 2 sous et dont
il y en a 14 et alors on fait tirer une lettre d'un
baquet si c'est une consonne on tire quelque chose
selon eux de la valeur d'un florin, si c'est
une voyelle de la valeur de f 4 et enfin
l'aigle impérial de la valeur de seize
florins. On reçoit des marques qu'on peut échanger
ensuite pour plusieurs effets tels que de la poterie
des tabatières des liqueurs etc. La foule y était
si terrible que c'était avec la plus grande
peine qu'on pouvait se procurer quelques billets.
Le plus souvent on ne tirait rien.
Jeudi le 12 sept.
Je fus avec mon oncle de Clercq chez Mr. Byben
qui donnait dans le Théâtre Allemand de
l'Amstelstraat une représentation de
feux chinois. Il y avait trois cadres l'un à