Constantijn Huygens aan Amalia van Solms
11 september 1643
n0177
Bron: LHASA, A7b, 109A, 59

Transcriptie

À Bergen op Zoom, le 11e septembre 1643

Beaucoup de gens se sont voulus doubter que nos prisonniers en liberté trouveroyent quelque nœud  dans l’affaire pour tirer partie de leur rançon en dispute. Mais un trompette de l’enemy, venu aujourd’huy, n’apporte rien de tel: seulement se plaint de quelqu’exaction qu’a fict le prevost-général à d’aucune de ces prisonnier par-dessus le droict reglé par le quartier, ce que ne luy sera pas prins de très bon part. Du reste, il semble qu’il vueillent satisfaire en gens d’honneur aussi leur en est bien force veu que tenons trois de leurs ritmaitres en ostages que, selon l’escriture, ne sortirent pas, qu’après le dernier quadrant payé. Le plaisir est que le lieutenant-général ayant faict tirer de son escurie de ses propres chevaux pour y loger ceux de carosse que Son Altesse luy avoit prestez. Il s’est trouvé de nos guides assez hardis pour en aller enlever jusqu’à trois dans le propre quartier de Cantelmo d’où ils les ont menez jusq’icy. C’est tout ce que j’ay depuis la minuict passée.

La nouvelle du siège de Duynkercke que nous avons tenu si asseuré de l’avoir mandée à Messieurs les Estats Généraulx se trouve variable dans les bouches de divers rapporteurs. Un de nos guides, qui a passé le Canal de Bruges la confirme: une femme venue de Nieuport à Flissinghe a dit à Monsieur d’Estrade que c’est devant Duynkercke que les Françoiz se sont campez. Nous en sçaurons la visité dans peu et V.A. des premières. Les grosses pluyes ont rendu ce village un marais perpétuel où les chariots et charettes comme de mesme sur les digues de Hulst ont très grande peine à passer. Si cela dure, nous aurons de la peine à durer icy, où le séjour devient fort mal plaisant et mélancholique.

C’est le peu que j’avoy à dire par occasion du voyage que faict vers Breda le commissaire Soetens.

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