Transcriptie
Au camp à St. Gillis, le 9e septembre 1646 Je ne debvoy pas importuner Votre Altesse si soudainement après mes lettres d’hier et avant-hier, n’en ayant aucun subject mais les deux encloses m’y obligent. J’y adjousteray donq seulement que dès la nuit passée M. d’Estrade est allé vers Zelande pour y procurer quelques vaisseaux propres à transporter ceste infanterie Françoise, laquelle marche demain vers le Fort St. Anne pour y estre embarquée dans de nos bateaux d’armée, qui la mèneront jusques en Zelande où la peur de ces gens là est si grande que les Estats de la Province mesme ont prié Son Altesse de songer à d’autres expediens de les faire partir ce qui ne se peut.
Le bruict du siège de Duynkercke va se confirmant de plus en plus.
Le docteur Verstraten aura informé Votre Altesse de la disposition de Son Altesse que je ne voy guère reculer ny mesmes avancer s’il y avoit moyen de luy faire prendre.
Le repos dont de gens plus fortes que luy ont bien besoin, l’on en pourroit espérer mieux, mais c’est chose estrange de se faire quasi tous les matins habillés de pied en cap, depuis les 2 ½ ou 3 heures sans après cela trouver autre passetemps que de demeurer assis contre le feu ou mettre la teste à la fenestre et attendre la venue du jour.