Constantijn Huygens
aan Amalia van Solms
8 oktober 1646
n0181
Bron: LHASA, A7b, 109A, 69-70

Transcriptie

Au camp à Offerden, le 8e octobre 1646

Depuis que le Sieur Haga eut prins congé hier de Son Altesse, la journée fut seiche mais froide, qui nous fit craindre de la pluye dont jusques ores nous demeurrons exempts. Son Altesse demeura la plus part du jour dans son carosse, mesmes y disna aveq peu de seigneurs qui partirent aveq elle de Breda. Sur le soir elle arriva au quartier de Reeck et s’y coucha promptement, mais ne dura guères dans le lict jusques à ce qu’à la fin Son Altesse se fit habiller à onze heures et demie de nuict et demeura ainsi, sans rien faire jusques à cinq heures, qu’elle remonta en carosse à la teste de l’armée, qui a passé aujourd’huy le pont à Gennep et s’est acheminée aveq grand diligence jusques icy, qui est une grande marche. Son Altesse, prié hier par Monsieur le comte de Hornes de prendre un repas, qu’il nommait desjeusné, chez luy à Grave, s’est destournée exprès pour luy faire cest honneur et tout après s’en est venue encor en carosse vers icy, d’où l’on part demain au matin du costé de Venlo. Hier Son Altesse eut nouvelles du Comte Maurice du 6e de Maestricht, jour que les François devoyent passer outre vers la France, assistez de 300 chevaux des nostres et de quelque infanterie de Maestricht pour leur faire encor quelque escorte. Après que ces 300 chevaux seront revenus, Monsieur le Comte Maurice a ordre de se venir joindre à Monseigneur le Prince Guillaume, qui loge à ce soir de l’autre costé de la Meuse à Boxmeer et nous doibt envoyer demain 3 compagnies de cavallerie pour marcher de deça aveq Son Altesse. À tout ce qu’on peut apprendre, les garnissons de la Meuse n’ont encor esté guères renforcées. J’espère que Votre Altesse excusera ceste non trop bonne escriture, elle est telle à cause d’un violent catarrhe qui me tourmente depuis Bois-le-Duq et m’a enflé et mis tout de travers mon visage aveq de perpétuelles douleurs.

Crock avoit escrit la lettre du Conte Maurice et tesmoigne que les François avoyent tenu fort bon ordre en marchant et logeant, mais que leur cavallerie, comme aussi la nostre, avoit laissé beaucoup de chevaulx derrière par les fortes marches qu’on avoit faictes.

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