Constantijn Huygens
aan Amalia van Solms
21 oktober 1646
n0189
Bron: LHASA, A7b, 109A, 85

Transcriptie

Au camp de Venlo, le 21e octobre 1646

Bien que ma dernière ne fut que d'hier, l'occasion qui se rencontre du voyage de Monsieur de Renswoude (s'en allant enterrer sa fille aisnée) m'a semblé ne pouvoir estre négligée ce nouveau subject d'escrire, se recontrant qu'à ce matin en plein jour le Prince de Ligne, conduisant 40 estandarts de cavallerie bien comptez en a faict avancer six jusques sur la contrescarpe du fort et soubs leur faveur y a faict entrer un nouveau secours d'infanterie, supputé par nos gens, qui depuis les ont veu passer la rivière dans 16 venues de grand ponton à plus de 1.200 hommes, mais les paisans tesmoignent que malaisément le nombre monte à 1.000. Ces actions seront haut-louées par les enemis, mais la vérité est qu'ils ont très beau faire, parce que nous n'avons plus personne delà la rivière que 2 ou 3 cens hommes de Monsieur de Brederode en quelques travaulx prattiquez sur des haulteurs, mais qui ne sont capables à tout prendre que de se maintenir et préservez contre les affronts dont je voudroy qu'il fussent bien affranchis. L'on veut dire que 600 hommes de ce dernier secours seroyent Italiens et qu'ensuitte Don Carlo Guasco auroit esté mis dans la place pour y commander en clef, que seroit chose facheuse au viel gouverneur après s'en estre si bien acquitté jusque ores.

L'on peut juger comme ces gens se sont escrimez de leur canon, le lieutenant-général du canon ayant desjà rachappé d'entre les mains des soldats plus de 3.000 bales de canon, hormis ce qui en a esté perdu dans le maraiz et ailleurs.

Tout aujourd'huy il a faict un temps désespéré de pluye qui malte grandement ceste armée. Aux approches il n'est rien arrivé. Le Comte de Hornes vient d'y relever Monsieur Metteren aveq les gardes. Et pour conclusion c'est chose bien certaine que nous ne bougerons d'icy, si ce n'est 'op naerder ordre van de regeringh'.

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