Constantijn Huygens
aan Daniel le Leu de Wilhem?
december 1646
n0288
Bron: LHASA, A7b, A7b, 104A, nr. 146-147

Transcriptie

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Or pour respondre à Madame, je vous supplie de luy dire qu'elle a adopté une jeune fille en ceste ville, qui se nomme l'illustre Auriaca, laquelle est très fiere d'avoir une si bonne mère, ce qui nous paru il y a quelque jours, où nous eumes besoing de la présence de Monsieur Rivet, de son Recteur Magnifique et de son sécrétaire Hausman et du sage Monsieur Auberus pour l'appaiser et recevoir les submissions d'un jeusn'homme, officier, qui faisant son devoir, avoit eu quelque chose blessé ses privilèges. Enfin, je luy fis rendre tant de satisfactions publiques qu'estant contente, elle me deputa son Recteur Magnifique avec quatre de ses conseillers pour me remercier des choses que j'avoy faictes pour sa satisfaction, me disant qu'elles estoyent telles que mesme il ne les auroyent osé demander. Je vous auroy escrit le menu de ceste affaire, si Monsieur Rivet et Hausman ne s'en estoyent chargez.

Quant à l'anatomie, les parents et camerades du soldat mort ne le vouloient jamais souffrir, disant qu'en France l'on ne donnoit que les hommes executez par justice. Toute la garnison en murmuroit l'on n'estime pas à propos de le donner, craignant que cela ne mist de la hainne entre les soldats et les escoliers. Enfin, je vous prie de dire à Madame que tout l'honneur et le respect que l'on pourra rendre à ceste damoiselle que nous le ferons et serons tousjours bien ayses que de ceste nostre conduitte que tout l'honneur et le respect que l'on pourra rendre à ceste demoisselle que nous le ferons et serons tousjours bien ayses que de certe nostre conduitte nous n'en soyons pas creus et nous en rapportons à ce qu'en disent M. Rivet et ces autres messieurs nommez dans ceste lettre, lesquels ont veu depuis peu ceus qui ont esté contraire à l'adoption de ceste fille, faire leur possible pour ruiner son accroisement, ainsi qu'ils m'ont dit et que le premier d'eux qui ira à La Haye le dira bien au long à Madame.

Au reste, je vous prie de croire que je serois à La Haye dès le lendemain des nopces de Madame l'Electrice pour me conjouir aveq Leurs Altesses, mes véritables amis et bon maistres. Comme aussi pour estre auprès de Son Altesse et la divertir et servir en l'estat où il est, m'asseurant qu'il n'auroit point désaggréable un serviteur qu'il a tant obligé et qui luy sera fideles jusques à la mort et aux siens, et que je ne suis pas si impertinent que je n'y aye pensé plusieurs fois, sachant que s'estoit plus que mon debvoir. Mais lors que j'auray l'honneur de les veoir et vous aussi, j'en diray le subject et les malices de mes enemis et comme l'on ma noirci, parce que je suis et seray leur serviteur et que l'on voudroit que je les trahisse. Je vous prie, Monsieur, de dire cela au maistre et à le maistresse et qu'il soit secret. Autrement l'on ruineroit un personage de qualité, leur serviteur, qui m'a donné les advis. Néanmoins, Monsieur, s'il y a quelque considération de service de Leurs Altesses pour petite qu'elle soit que vous jugiez me devoir faire aller à La Haye, mandez-le moy, s'il vous plaist, comme mon amy. J'iray aussitost sans autre considération, celles de les servir estant préférable à tout autre interest.

Pour finir, je vous diray que si j'estoy à Paris, l'on me mettroit à la Bastille parce que l'on me croit avoir esté et estre fidèle serviteur de Leurs Altesses. C'est assez m'expliquer, jusques à une plus ample conversation. Je finiray, vous asseurant etc.

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